Humanité : quel avenir ?

Par Chérif Arbouz, auteur

L'Humanité : destination Cosmos! L’Humanité : destination Cosmos!

Humanité : stop ou encore ?

   À considérer ce qui se passe présentement à l’échelle de la planète, force est de conclure que l’Humanité se trouve à la veille de bouleversements qui affecteront sans doute profondément le cours de son devenir. Une telle situation était prévisible, et cela ne date pas d’hier, car dès après la deuxième guerre mondiale et l’horreur qui caractérisait celle-ci, tous les espoirs d’un avenir idyllique s’évanouissaient un à un, pour faire place à une vision de sombres lendemains.

À quand la « fulfilment society » ?

   Parmi ceux qui prévenaient contre un tel devenir, citons le prestigieux humaniste et savant à plus d’un titre que fut Sir Julian Huxley. Celui-ci en effet, affichait il y a quelque soixante ans, sa préoccupation face aux maux accablants qui affectaient déjà l’humanité, risquant de mener à l’irrémédiable si rien n’était fait pour empêcher un tel aboutissement. Il disait entre autres ceci :

« …l’humanité est en travail… la science doit servir d’accoucheuse à ce prodigieux enfantement… mais la science actuelle n’est pas à la hauteur de cette tâche. »

   Après une telle affirmation, Huxley définissait les conditions d’une thérapeutique adaptée, devant déboucher sur ce qu’il appelait une « fulfilment society », c’est-à-dire une société d’accomplissement.

    Aujourd’hui cependant, la brûlante actualité dont l’ensemble des médias de la planète fait état chaque jour, laisse présager de proches bouleversements, et  il semble bien que si accouchement il doit y avoir, selon ce qu’en disait Huxley, c’est, dans le meilleur des cas, par recours à une « césarienne » qu’il se produira ! À travers « La fantastique Odyssée », tome 1 des « Épopées cosmiques », c’est ainsi que s’ouvre fictivement la voie devant mener à une société d’accomplissement, encore qu’en lieu et place d’une césarienne, c’est le traumatisant recours aux forceps qui aura permis la délivrance.

Quand le romancier explore l’univers des possibles

   Dans mon roman, face à une conjoncture telle que je viens d’en décrire les prémices, tout commence par l’union en un seul État des deux superpuissances que sont les USA et la fédération de Russie, puis le giga État impose l’unification du monde sous sa coupe, à l’issue d’une guerre éclair massive et destructrice, menée contre des nations considérées comme étant sur le point de provoquer une apocalypse nucléaire. Après cela, science-fiction oblige, interviennent des extra-terrestres qui depuis l’Antiquité sont les témoins discrets de ce qui se passe sur Terre, et c’est sous leur tutelle que finalement se réalise sur ce monde, la société d’accomplissement telle que Julian Huxley l’appelait de ses vœux.

Évolution de l’Humanité : pour quel aboutissement ?

   Tel donc est imaginé l’avenir de l’Humanité selon ce qui est décrit dans « La fantastique Odyssée », et la question qui se pose alors, est de savoir si l’unification du monde sous tous les rapports, est inéluctable.

    On ne peut répondre que par « oui » à une telle question, sachant que l’évolution des êtres vivants va dans le sens d’un accès continu à de meilleures conditions d’existence. Il n’est pour se convaincre de cela que de considérer la manière dont les sociétés humaines ont évolué de la préhistoire à nos jours. On a ainsi vu le passage progressif d’un mode initial d’existence caractérisé par de petits groupes nomades vivant de cueillette et de chasse, à un mode nouveau sous forme de communautés qui se sédentarisent en pratiquant l’agriculture et l’élevage dans un cadre tribal. Puis, le génie inventif de l’Homme aidant, on vit des cités-états devenir les noyaux de nations, ce qui fut à l’origine de brillantes civilisations. À partir de là, apparurent les empires résultant d’expansions territoriales de puissantes nations au détriment d’autres. Aux empires succédèrent çà et là et en nombre de plus en plus grand, des fédérations d’États ou des Unions de diverses sortes, dans des cadres territoriaux d’ordre continental parfois. Finalement, l’Histoire s’accéléra  jusqu’à faire parvenir le monde à son état actuel, état caractérisé par ce qu’on appelle la mondialisation. De la mondialisation à l’émergence d’un monde uni, il n’y a qu’un pas à faire, et la logique dans laquelle s’inscrit l’évolution de l’Humanité, fera que ce pas sera certainement franchi d’une manière ou d’une autre.

   Le bilan relatif à l’évolution de l’Humanité tel que je viens d’en faire état, est bien sûr très schématique, car dans sa réalité il se caractérise par des crises de croissance, des reculs d’ordre civilisationnel, et une disparité de situations telle, qu’aujourd’hui encore, on voit subsister des modes de vie, voire des systèmes d’organisation sociale, à l’image de ce qu’ils furent dans un passé lointain. Cependant, sauf événement aux conséquences désastreuses, comme un cataclysme majeur, naturel ou provoqué, la tendance évolutive ne peut que poursuivre son cours dans le sens où elle s’est déjà affirmée dans ses grandes lignes. À terme donc et en toute logique, cela aboutira à une instance gouvernementale unique, à même de diriger le monde, et de créer dans le meilleur des cas, les assises de la société d’accomplissement chère à Julian Huxley. Tel en tout cas est l’aboutissement fictif dans « La fantastique Odyssée », aboutissement qui de plus, permet à l’Humanité, d’accéder à l’âge cosmique de son histoire.

Survie de l’Humanité : à la conquête de l’espace !

Curiosity-Mars

Vue d’artiste du robot Curiosity – exploration sur Mars – NASA/JPL-Caltech / Rex /REX/SIPA

   Voyons maintenant ce qui à travers l’actualité scientifique, conforte sous un autre angle ce qui vient d’être dit.  Ainsi en est-il du point de vue de Stephen Hawking, ce phénoménal physicien et cosmologue, lequel selon L’Express du 17 novembre 2016, affirme :

 
 
 
 
 

« Je ne pense pas que nous survivrons 1000 ans de plus si nous ne nous échappons pas de notre fragile planète »

et pour conclure il ajoute :

« Il faut continuer à aller dans l’espace pour le futur de l’humanité. »

   « Continuer à aller dans l’espace » ou en d’autres termes et comme déjà dit, accéder à un âge cosmique, est précisément ce qui se passe dans les trois volumes qui font suite à « La fantastique Odyssée », si bien qu’à la fin travers « L’Arche du Salut », dernier épisode de la saga, les Terriens et les habitants d’autres mondes amis, dont les Iskoliens qui ont aidés l’Humanité à survivre, émigrent vers une lointaine galaxie , dès lors que se dessine la proche collision d’Andromède et de la Voie lactée. Cependant, ce n’est pas là l’unique coïncidence qui peut être relevée entre les propos de Stephen Hawking et ce qui est relaté dans les « Épopées cosmiques ». Ainsi, parmi les dangers mortels qu’encourt l’Humanité, le célèbre savant cite l’intelligence artificielle. Or dans « La grande Énigme », ce même type de danger est conjuré par les Iskoliens, sur leur propre monde, et ce grâce à l’harmonieuse intégration dans leur société, de la communauté des « smarjiks » êtres cybernétiques qu’ils ont créés, lesquels en plus d’être dotés d’une intelligence supérieure, finissent par se révéler en tant qu’êtres vivants. Mieux que cela, ces mêmes « smarjiks » immortels par nature, découvrent le secret de la vie organique, puis parviennent à rendre éternels les Iskoliens, et par extension les Terriens et un autre peuple ami.

L’esprit humain, nouvel espoir, ultime frontière

   En fait, l’accès à l’immortalité, l’exode vers une autre galaxie, se justifient l’un par l’autre, en plus de faire valoir à quels sommets la science peut faire parvenir. C’est précisément à travers cette glorification de la science qu’à mon tour et fort modestement, je rejoins la conclusion de Stephen Hawking lorsqu’il dit :

« Le fait que, nous humains, qui sommes de simples particules élémentaires de la nature, soyons si proches de comprendre les lois qui gouvernent l’humanité et l’univers, est assurément un triomphe ».

Par Chérif Arbouz, tous droits réservés, décembre 2016

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Catherine Vaillant